Malgré « la pause » française sur les infrastructures et la procédure actuelle italienne de « re-discussion » du projet, le promoteur TELT du Lyon Turin multiplie les actions de communication, déploie son plan et égrène les appels d’offre sans faillir.
Nous évoquions la probable perte de contrôle des politiques sur le projet dans notre dernier article. La réponse du promoteur se trouve dans son rapport financier 2017 en page 42
« En France, les annonces du gouvernement d’instaurer une pause sur les grands projets d’infrastructures ont précédé le lancement des Assises de la Mobilité auxquelles TELT a participé. Dans ce contexte, la direction communication de TELT a renforcé ses actions auprès des élus. Une série de rencontres ont été organisées entre la direction de TELT et les parlementaires afin de sensibiliser de manière accrue les élus du territoire aux enjeux du Lyon-Turin. Par ailleurs, une cartographie de l’ensemble des parties prenantes institutionnelles a été réalisée et une veille institutionnelle hebdomadaire est envoyée aux dirigeants afin de maintenir un niveau d’information complet et actualisé sur ces problématiques. »
De fait, en page 62, on constate que le coût de la communication pour 2017 s’élève à 1 million d’euros et a augmenté de 62% par rapport à l’année précédente pour représenter 5.3% des coûts de fonctionnement.
Pour contrer la décision du président de la république, le promoteur explique qu’il engage un lobbying auprès des élus et des acteurs institutionnels. Un million d’euros d’argent publique européen a été consacré à ce lobbying.
Le promoteur collabore également avec l’autre lobby pro-LyonTurin La Transalpine. Ce Comité pour la liaison européenne Transalpine a pour objet de mener toute action de nature à faciliter ou accélérer la réalisation de la liaison ferroviaire…, entre Lyon et Turin… Il convient donc d’ajouter le budget annuel estimé à 0.5 million d’euros de la Transalpine.
Dans une interview à France bleu Savoie, le Délégué Général du lobby était très clair « La puissance du projet Lyon Turin emportera sur le cycle des alternances politiques”.
Et pendant que les 2 lobbys occupent le terrain médiatique, le promoteur engage toujours plus d’études, de travaux et d’argent afin de rendre un jour ce projet véritablement irréversible et obliger le gouvernement a trouvé un financement aujourd’hui inexistant.
Gageons que le rapport financier 2018, confirmera une réaction identique du promoteur à la décision du gouvernement italien de suspendre le projet en attendant le résultat de l’analyse socio-économique.
Si les gouvernements ne pilotent plus le projet alors qui est aux commandes du Lyon Turin ?