Comme évoqué dans l’article précédent sur les coûts et les délais, nous continuons l’analyse de l’effrayante audition par la commission du Sénat de Monsieur Hubert Du Mesnil président de TELT Tunnel Alpin Euralpin. Ce haut fonctionnaire confirme la fragilité et l’absence des financements pluriannuels français et européen. Les gentils sénateurs sont enchantés d’apprendre que l’état autorise le promoteur à signer les marchés sans avoir assurer le financement du projet !!!
Absence du financement : « Sur la fragilité des financements, C’est vrai qu’il vaudrait mieux pour un projet qui dure autant de temps qu’une fois qu’on l’a commencé on soit assuré d’avoir les financements. Ce serait mieux. Mais c’est pas vraiment le cas.»
« On ne peut pas dire qu’on est mis en place des instruments de financement pluriannuels structurés et durables. »
Absence du financement pluriannuel français : « Nous sommes dépendants d’un vote annuel. Et donc nous avons un problème à renouveler tous les ans, d’assurer le financement de l’année qui vient. »
Dormez tranquille, l’état autorise le promoteur à signer les marchés : « Alors nous avons l’engagement politique de l’État, qui nous autorise à signer les marchés. »
Fragilité du financement européen : « Côté Bruxelles ce n’est pas beaucoup mieux… on n’aura pas non plus de la part de Bruxelles un montant assuré pour aller jusqu’au bout avec les clefs de financement que je vous ai indiqué. »
Le financement est une faiblesse du projet : « Donc on chemine et puis périodiquement on remet ça sur la table et, il faut à chaque fois, discuter les conditions et les modalités. C’est probablement une faiblesse quand même que nous avons. »
Dans le prochain épisode, nous apprendrons que les études et les prévisions de trafic sont intéressantes mais inutiles car le Lyon Turin est une décision politique Ce projet se décide en dehors du contexte légal ! Si ce n’était pas dramatique cela pourrait faire sourire !
Je vous invite à prendre un peu de temps pour écouter et /ou lire les extraits.
Fragilité des financements :
“Sur la fragilité des financements, c’est vrai qu’il vaudrait mieux pour un projet qui dure autant de temps qu’une fois qu’on l’a commencé on soit assuré d’avoir les financements. Ce serait mieux. Mais c’est pas vraiment le cas. Alors qu’est-ce que nous avons sur la table ? Finalement le seul qui assure un financement pluriannuel c’est l’Italie. L’Italie a voté le financement pluriannuel de 80 % de sa part (35 % du total). Ils ont voté au parlement. C’était à l’époque du gouvernement Monti. Ils ont fait voter un budget pluriannuel pour ce projet.
Côté France nous sommes avec l’AFITF (l’Agence de financement des infrastructures de transport de France) que vous connaissez bien je pense. Et donc nous sommes dépendants d’un vote annuel. Et donc nous avons un problème à renouveler tous les ans, d’assurer le financement de l’année qui vient. Alors nous avons l’engagement politique de l’État, qui nous autorise à signer les marchés. Mais en terme financier nous avons la dépendance du vote annuel pour l’AFITF.“
« Côté Bruxelles ce n’est pas beaucoup mieux. On avait un financement assuré jusqu’en 2021 qui a été prolongé en 2022. Et nous allons commencer maintenant une discussion pour les années qui viennent. Mais on nous dit à Bruxelles au départ, on pensait avoir un contrat pour 7 ans, il est question de le ramener à trois ans.
Ce qui veut dire qu’on aura pas non plus de la part de Bruxelles un montant assuré pour aller jusqu’au bout avec les clefs de financement que je vous ai indiqué. Voilà vous parlez de fragilité. J’ai pas de doute que la volonté est là pour aller jusqu’au bout
Mais on ne peut pas dire qu’on est mis en place des instruments de financement pluriannuels structurés et durables. »
« Donc on chemine et puis périodiquement on remet ça sur la table et, il faut à chaque fois, discuter les conditions et les modalités. C’est probablement une faiblesse quand même que nous avons. »
La vidéo :
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