L’Utilité Publique de la section transfrontalière a été déclarée en 2007 sur la base de prévisions détaillées dans le dossier préalable à la DUP de 2006. La présentation favorable a encore frappé ! Ces prévisions de trafic marchandises sont largement surestimées.
Analysons ces prévisions de trafics marchandises.
Le dossier propose des prévisions en situation « de référence » pour 2017 et 2030. Cette situation qui existerait en l’absence de réalisation du programme Lyon Turin sert de point de comparaison pour l’évaluation économique et sociale. L’effet du projet se mesure avec la différence des trafics en situation de référence et en situation de projet.
En 2017, le projet n’ayant pas été réalisé on peut comparer les valeurs de trafics mesurées par rapport aux prévisions dans cette situation de référence.
Le dossier fait état d’une prévision de 2.7 millions de poids lourds aux tunnels routiers du Fréjus et du Mont Blanc et annonce « de fait d’ici une vingtaine d’année », soit en 2026, « la saturation des deux tunnels ». En 2017, le nombre de poids lourds sur ces deux axes était de 1.362 millions (18.9 millions de tonnes en 2015).
Ce dossier acte une utilisation maximum de l’itinéraire ferroviaire du Mont Cenis à 16.5 millions de tonnes par an. En fait, la baisse des quantités transportées par rail s’amorce dès 2003 et se stabilise à 3.2 millions de tonnes par an.
Il est évident que les prévisions pour 2017 se révèlent erronées et aucun élément ne permet de valider les prévisions de saturation de ces itinéraires alpins.
Analysons les variations de prévisions entre les deux dossiers préalables aux déclarations d’utilité publique de 2006 et 2012
En 2012, de nouvelles prévisions sont établies pour valider l’utilité publique des accès à la section transfrontalière, de Lyon à Saint Jean de Maurienne.
Ces prévisions tiennent compte de la théorie de la « décennie perdue » et incluent donc les effets de la crise économique de 2008 sur les échanges de marchandises.
Il est éclairant de constater que ces prévisions de 2012 actent la surestimation des précédentes prévisions de 2006 (+ 50%).
Les estimations indiquent pour 2017 un trafic routier et ferroviaire de 41.6 millions de tonnes par an alors que le total réel transporté s’établit à 18.9 par la route plus 3.2 par le rail soit 22.1 millions de tonnes.
Il est donc évident que ces secondes prévisions se révèlent également erronées.
1 Pingback